Cyril Abiteboul a été le patron de l'équipe de la marque française pendant de nombreuses années jusqu'à ce que Renault passe à Alpine. Le Français de 45 ans a vu Laurent Rossi, Otmar Szafnauer, Pat Fry et Alan Permane partir en l'espace d'un mois en raison de résultats décevants et d'une nouvelle direction qu'Alpine veut prendre. Abiteboul pense à sa façon.

Interrogé sur ce qu'il pense que cela signifie pour l'ambiance au sein de l'équipe, Abiteboul a répondu : "Cela traduit une insatisfaction par rapport aux résultats et très probablement une perte de patience de la part du comité de direction du groupe Renault. Outre l'impatience, il y a peut-être eu un peu d'arrogance en début de saison, ou une overdose de confiance en soi. Si tu ne regardes pas la réalité en face, au bout d'un moment, tu peux te bercer d'illusions avec toutes sortes de contes de fées."

Abiteboul sur Alpine

L'Alpine A523 est montée une fois sur le podium cette fois-ci, lorsque Esteban Ocon a terminé troisième au Grand Prix de Monaco. C'était un point positif pour la formation française, car sinon les bons résultats étaient clairsemés. La voiture n'est pas assez compétitive et le résultat est une sixième place décevante au championnat des constructeurs, même si Abiteboul dit que cela a aussi à voir avec un peu de malchance, qui a fait partir en fumée de nombreux points potentiels.

"Parfois, ça se passe bien, parfois très bien, mais d'autres fois, ça se passe moins bien. Mais Alpine n'est pas le seul dans ce cas. Les différences de compétitivité ont touché tout le monde cette saison, à l'exception de Red Bull, qui a un tel avantage qu'il sait se sortir de n'importe quelle situation, aussi désordonnée soit-elle. Alpine, en revanche, a toujours été un peu à côté de la plaque. Parfois c'est de leur faute, parfois non."

Il poursuit au micro de France Info:" La compétitivité de la voiture était en dessous de la norme en début de saison et ils n'ont pas connu l'évolution miraculeuse que d'autres équipes ont connue : McLaren récemment, Mercedes, Ferrari et Aston Martin en début de saison. Alpine n'a pas joué la carte qui lui permettrait de sortir du bourbier."

Le plan des 100 courses semble prêt à être mis à la poubelle

En 2021, (le PDG Laurent Rossi, désormais lui aussi mis à l'écart) s'est prononcé sur le fait qu'Alpine devrait être en mesure de remporter le titre après 100 courses. Nous en sommes à 50 GP, mais les ambitions exprimées à haute voix semblent un peu trop élevées, surtout quand on regarde le classement actuel du championnat des constructeurs.

Abiteboul, lui-même chef d'équipe du prédécesseur Renault entre 2015 et 2020, n'a pas compris les déclarations dès le premier instant. "Pourquoi quantifier Pourquoi pas 120, pourquoi pas 80 ? Je ne comprends pas cela. Quand tu proposes un plan comme ça, tu es sûr de te tromper parce que tu ne sais pas ce que font les autres en Formule 1. Les investissements colossaux d'Aston Martin, l'incroyable élan de Red Bull, rien de tout cela ne va s'arrêter juste parce que ce centième GP dont parle Laurent Rossi va arriver un jour", conclut-il.