General

Pourquoi Spa doit prendre des mesures pour conserver la F1

Pourquoi Spa doit prendre des mesures pour conserver la F1

31-07-2023 17:01

Ludo van Denderen

Quelque 110 000 fans par jour, ont vu Max Verstappen remporter le Grand Prix de Belgique pour la troisième année consécutive le week-end dernier. Pourtant, de nombreux spectateurs se souviendront de cette course principalement en raison de l'énorme chaos qui régnait autour du circuit cette saison encore. Si Spa-Francorchamps veut accueillir un Grand Prix au-delà de 2024, des mesures doivent être prises rapidement pour résoudre les problèmes structurels.

C'était une présentation d'une demi-heure. Vanessa Maes, la directrice du circuit de Spa-Francorchamps, avait convoqué la presse à l'approche du Grand Prix de Belgique pour expliquer pourquoi l'événement de cette année se déroulerait sans encombre. À l'aide d'une présentation Powerpoint colorée projetée sur un grand écran, Maes a expliqué, entre autres, toutes les mesures prises pour que l'arrivée et le départ des nombreux fans se fassent dans les meilleures conditions possibles.


Des fans bloqués dans les parkings

Rétrospectivement, tout cela s'est avéré n'être que des paroles en l'air. Le chaos de la circulation n'a peut-être pas été aussi extrême qu'en 2021, mais il était tout de même disproportionné. Dans les heures tardives du dimanche soir, plusieurs milliers de supporters étaient encore coincés avec leur voiture sur l'un des nombreux terrains d'herbe qui servaient de parkings (pour 20 euros par jour). Il n'y avait aucun signe de coordination de la part de la police ou des contrôleurs de la circulation. De même que l'accès au circuit plus tôt dans la journée (également le samedi et le vendredi) n'a été possible qu'après avoir passé des heures dans un embouteillage.

Les organisateurs du Grand Prix et les médias belges se sont longtemps demandé pourquoi la Formule 1 ne garantissait pas à Spa une place dans le calendrier pour de nombreuses années. L'argent, dit-on. Si les organisateurs trouvaient des dizaines de millions supplémentaires, un engagement à long terme aurait été réglé dans l'heure. Il ne fait aucun doute que l'argent joue un rôle important. Mais la Formula One Management (FOM) entend aussi des histoires sur l'énorme chaos auquel les fans doivent faire face. Un GP doit être une fête de l'avant vers l'arrière, c'est ce que demande la FOM. La dernière chose que veut la FOM, c'est que les gens rentrent chez eux frustrés par l'organisation d'un Grand Prix.


Les transports publics ne sont pas (encore) une alternative à la voiture

Lors d'un événement aussi important que la Formule 1, les foules ne peuvent jamais être évitées. Pourtant, d'autres endroits dans le monde parviennent à faire face à l'afflux de fans. Prenons l'exemple du Grand Prix des Pays-Bas qui, chaque année, mise sur la venue à vélo ou en transports en commun. En effet, il n'y a pas de gare à proximité du circuit de Francorchamps, mais cela ne veut pas dire que les OV ne peuvent pas être une excellente alternative.

Des navettes circulent déjà entre Verviers et le circuit. Pour commencer, il devrait y avoir beaucoup plus de bus, mais ceux-ci sont tout aussi coincés dans les nombreux embouteillages autour du circuit, car aucune route spéciale n'est maintenue ouverte pour eux. De plus, les trains qui partent et arrivent à Verviers en direction de Bruxelles, Anvers, Aix-la-Chapelle ou Maastricht ne passent qu'une fois par heure. Quel est donc l'avantage de laisser la voiture et d'opter pour l'OV ? Maes et ses collaborateurs devraient effectuer une visite de travail à Zandvoort pour voir comment cela peut se faire.

Compte tenu des problèmes de circulation rencontrés depuis des années, il est remarquable, d'une part, que les organisateurs aient décidé de vendre 10 000 billets supplémentaires cette année, car l'infrastructure n'est pas du tout équipée pour cela. D'autre part, il est de notoriété publique que le circuit de Spa-Francorchamps est déficitaire et a donc désespérément besoin d'euros. De plus, les travaux d'entretien sont en retard. Si un certain rattrapage a eu lieu ces dernières années, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Pour garder la tête hors de l'eau, le Grand Prix est littéralement une question de vie ou de mort. C'est peut-être la raison pour laquelle les prix des billets, de la nourriture et des boissons sur le circuit ont atteint des niveaux exorbitants. Pour te donner une idée : une barquette de frites avec de la mayonnaise coûtait 7,80 € le week-end dernier.


Forte augmentation du prix des billets

Les billets pour le Grand Prix de Belgique sont parmi les plus chers d'Europe. Pour la saison prochaine, les prix vont encore augmenter. Une place debout de trois jours pour un adulte coûtera jusqu'à 205 euros en 2024. La place en tribune la moins chère augmente de cinquante euros pour atteindre 295 euros (speed corner). Pour cela, les fans verront les pilotes de F1 passer 44 fois le dimanche, beaucoup moins les autres jours.

Si tant est qu'ils passent. Ce n'est un secret pour personne que les conditions météorologiques à Spa sont pour le moins changeantes. Cette saison aussi, les conditions météorologiques ont chamboulé le calendrier, car - malgré les modifications - la piste est impraticable pour la génération actuelle des voitures de F1 lorsqu'il pleut. Bien sûr, c'est un facteur qui ne peut jamais être complètement contrôlé, mais au moins, quand c'est mouillé, cela aiderait si le drainage fonctionnait. Le week-end dernier, nous avons vu des images montrant que l'eau montait réellement, au lieu de disparaître dans le sol. La F1 ne sera pas contente si les programmes télévisés fixes doivent être complètement modifiés à cause de cela à chaque fois, car cela coûte des téléspectateurs.

Pour son propre avenir, la gestion des circuits doit enfin apporter d'énormes améliorations. Pas seulement sur un Powerpoint, mais dans la pratique. Sinon, l'avenir du Grand Prix de Belgique restera aussi incertain qu'il l'est actuellement, jusqu'à ce que la FOM dise vraiment adieu à Spa.